La réforme est entrée en vigueur depuis maintenant six mois et le bilan est sans appel : d’après l’enquête lancée par le SYCFI depuis début juin, la moitié des consultants-formateurs interrogés constatent une baisse significative de leur activité.

Le fort ralentissement du marché impacte d’ailleurs les organismes de formation de toutes tailles, confirmant ainsi l’alerte donnée par la FFP, Fédération de la Formation Professionnelle et les premiers résultats qu’elle a observés auprès de ses adhérents au 1er trimestre.

La réforme est là, les organismes financeurs, les pouvoirs publics et les entreprises ont une responsabilité partagée dans sa réussite.

Malheureusement dans ce contexte difficile, certaines pratiques ressurgissent bien vite…

Sous prétexte des impacts de réforme de la formation professionnelle, CEGOS réduit les honoraires de ses formateurs !

Fin avril, des formateurs intervenant en sous-traitance pour CEGOS ont été informés, par un mail laconique, d’une baisse de leurs honoraires pouvant atteindre -30%. Il est précisé que les tarifs sont applicables au 1er avril… certains formateurs qui avaient déjà facturé leur prestation d’avril se sont ainsi vu réclamer une facture d’avoir !

Le recours à des indépendants, corvéables à merci, semble bien pratique pour gérer un planning incertain, alors que sur la facture du client final, la part consacrée à la valeur ajoutée pédagogique est bien faible !

Nous parlons là, d’honoraires facturés pouvant descendre jusqu’à 280 € par jour. Alors que la réforme met l’accent sur les critères qui définissent les conditions d’une formation de qualité, nous ne pouvons que nous questionner sur la capacité du formateur à vivre décemment de son travail dans ces conditions tarifaires, tout en ayant à assurer sa qualification, sa formation continue, son adaptation à l’action de formation ainsi que son suivi…

Ces pratiques de sous-traitance sont inacceptables, alors que CEGOS dégageait de confortables bénéfices en 2014 !

Et pourtant beaucoup de ces formateurs n’osent pas réagir car ils craignent de ne plus avoir de missions !

Le SYCFI va engager en leur nom, une saisine collective du médiateur inter-entreprises d’ici le 2 juillet 2015.

Les formateurs indépendants – adhérents ou non – sont invités à informer le SYCFI, en toute confidentialité, des difficultés qu’ils rencontrent en matière de sous-traitance, sur l’adresse  deontologie@sycfi.org

Un professionnel indépendant est-il un substitut de salarié, sans en avoir les droits, dépendant du donneur d’ordre à un tel point qu’il doit accepter n’importe quelles conditions pour survivre ?

Imaginons un instant que vous annonciez à votre carreleur, en cours de chantier, que vous le paierez finalement 30% de moins pour le reste du travail, par rapport au prix convenu… mais quel professionnel accepterait cela ?

CEGOS n’est malheureusement qu’un exemple parmi d’autres ; déjà en 2009, notre syndicat dénonçait des pratiques similaires !

Si la qualité en formation a un prix, baisser les coûts en matière de ressources formatives, c’est de manière incontournable aller vers la non-qualité et les certifications ISO 9001 ou OPQF ne compenseront en rien cette baisse de qualité !

La CEGOS a ainsi fait le choix de baisser la qualité de ses prestations en renonçant à valoriser ses ressources formatives.

Les Consultants-Formateurs Indépendants, quant à eux, continuent à affirmer leur attachement à dispenser des formations de qualité, dans le respect de l’éthique et de leur déontologie professionnelle.

Dans ce contexte, il devient urgent que la FFP et le SYCFI reprennent des discussions pour élaborer une charte de bonnes pratiques en matière de sous-traitance.

Le SYCFI agit pour la professionnalisation des consultants-formateurs

Cette loi du 5 mars 2014 a été conçue dans le cadre habituel du dialogue social bipartite : vous êtes soit patron, soit salarié. Nous regrettons que la voix des indépendants ne puisse toujours pas être considérée à sa juste place, comme partie prenante de la vie économique.

Pourtant, à plusieurs reprises le SYCFI a été entendu, pas forcément écouté… en 2011 devant le Conseil Economique, Social et Environnemental nous appelions à un Grenelle de la Formation professionnelle !

Le SYCFI a entrepris très tôt de mobiliser les consultants-formateurs autour des enjeux de la réforme, pour qu’ils en soient acteurs plutôt qu’observateurs. De nombreuses actions ont été ainsi menées pour permettre à chacun de conserver la maîtrise de son exercice professionnel dans ce nouveau cadre règlementaire.

Aujourd’hui, les consultants-formateurs indépendants sont reconnus pour leur professionnalisme et la valeur ajoutée de leurs prestations. L’exigence du SYCFI est que les membres du groupe professionnel qu’il représente soient respectés pour ce qu’ils font, pour ce qu’ils sont.

Les femmes et les hommes qui ont choisi ce métier se doivent d’être professionnels ; ils doivent être traités comme des professionnels.

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