Est-il trop tard pour élargir le droit bilan de compétences à tous les possesseurs d’un CPF ?
Rappel : certains travailleurs ne peuvent bénéficier du bilan de compétences. (expérience professionnelle inférieure à 5 ans principalement, âge inférieur à 26 ans…).

Ce fait a induit la réflexion des partenaires sociaux et conduit à la création des CEP. (Conseiller en Evolution Professionnelle). Le rôle du CEP n’est pas lié uniquement à ces personnes puisqu’il est accessible à tout travailleur.
Mais “Le nez un peu trop dans le guidon”, certains participants à la définition et à la création des CEP se sont aperçu – un peu tard – qu’il mettaient en jeu l’existence du bilan de compétences. C’est du moins, ce que j’ai compris lors du jeudi de l’Afref à ce sujet.
Ce fait est d’autant plus vrai que nombre de bilans s’effectuaient dans le cadre du DIF alors que le bilan n’est plus accessible dans celui du Compte Personnel Formation.

Madame El Kohmri prévoit d’inclure le bilan de compétences dans le cadre du CPF.

Est-ce gagné pour autant ? Hé bien non , car le diable se cache souvent dans les détails.
Cette intégration n’est prévue que pour les travailleurs qui ne peuvent pas bénéficier aujourd’hui du bilan. Donc en seront exclus tous les autres, la majorité en somme.

Et sur le plan de la cohérence ? A quoi joue-t-on puisque la génèse du CEP repose sur le fait de donner une réponse à ce public ? N’aurait-il pas suffi de simplement faire une telle ouverture du droit à un bilan de compétences à tout bénéficiaire du CPF ?

Une récente enquête menée par nos sources indique que 23 % des personnes qui engagent une VAE l’ont fait à la suite d’un bilan de compétences. La VAE est un levier stratégique de la réforme de la formation, pour quelle raison en tarir des sources importantes ?

Alors pourquoi mettre tant de restriction à une prestation qui fonctionne, qui sert tant aux salariés, mais également par voie de conséquences aux entreprises par les dynamisations de parcours. Je ne parle même pas des obligations sociales de la gestion des parcours professionnels auxquelles les entreprises sont maintenant tenues.

Certains partenaires sociaux semblent rechigner à comprendre toute la dimension à la fois de formation, de construction d’une autonomie professionnelle propre, d’une mise en perspective tant personnelle que professionnelle… qu’engendre le travail mené dans nombre de bilans. Auraient-ils peur d’un gain d’autonomie des salarié en matière de parcours ?

Vous pouvez contacter l’auteur Jean-Louis Vincent
et visiter le site :  Ma transition professionnelle