Le rôle sociétal du consultant-formateur

Le contexte français de la formation professionnelle dans lequel s’exerce le métier de consultant-formateur – qui s’incarne de manières fort diverses selon les personnes et leurs engagements de vie – se transforme profondément sous les effets conjugués de plusieurs phénomènes contemporains de différents ordres, dont les diffusions des neurosciences, de la digitalisation et de la certification.

Existe le risque que ces trois phénomènes ne conduisent à renforcer une représentation mécanique de l’acte pédagogique et bureaucratique de l’exercice du métier.

La prégnance excessive de ces représentations mécanique et bureaucratique ferait alors largement l’impasse sur deux dimensions essentielles de la formation professionnelle, à savoir la relation humaine et la conscience citoyenne.

 

Par sa compétence pédagogique,

le consultant-formateur transmet des savoirs opératoires, techniques et/ou comportementaux. Dans ce rôle, il peut favoriser les mobilités des apprenants. Il est ainsi un agent facilitateur à la fois du développement des projets professionnels individuels et de la régulation du marché du travail.

 

 

Par son être dans la relation aux apprenants,

le consultant-formateur transmet, parfois à son insu, ses valeurs et sa représentation de la relation humaine et de la vie en société.

 

 

 

De notre point de vue, il est important qu’il promeuve certaines valeurs fondamentales, telles que l’écoute et le respect de l’autre, la facilitation de l’usage de la parole, notamment dans les situations difficiles, l’accès à une approche plus complexe de la réalité sociale, économique et politique. Il favorise ainsi, quelle que soit sa spécialité technique, une vie collective plus démocratique.

 

De manière schématique, l’on peut ainsi dire que le consultant-formateur a certes un rôle de transmission de compétences professionnelles,mais aussi de « compétences humaines et citoyennes ». Bien sûr, il ne faut pas séparer abruptement ces deux types de compétences. Il convient plutôt de les envisager dans une relation de complémentarité et de renforcement mutuel.

 

Le rôle du consultant-formateur est, aujourd’hui plus qu’hier peut-être, d’assumer – dans le même temps – « l’exigence de qualité » dans ces deux champs de compétences ; et donc, de remettre en permanence, avec persévérance, au cœur de sa propre démarche réflexive, ce questionnement sur l’équilibre instable entre la transmission opératoire professionnelle et la transmission humaine et citoyenne.

 

Olivier Gourbesville

Psychosociologue

https://consultant-formateur-independant.org/adherents/gourbesville-olivier/