Janvier 2016, la Chambre Syndicale des Centres de Bilan de Compétences rejoint le SYCFI.
Une communauté de métier pourrait bien voir le jour rapidement au sein de notre réseau, autour des métiers de l’accompagnement professionnel.
Interview de Pascale PESTEL, présidente de la CSCBC
Pouvez-vous nous présenter la CSCBC et son histoire ?
La CSCBC a été créée en 1995, peu de temps après la loi introduisant le bilan de compétences dans le code du travail (1991). L’objectif de départ était double : d’une part donner la parole aux centres de bilan privés quand les interlocuteurs des pouvoirs publics sur le sujet étaient les grandes institutions : AFPA, Education Nationale, APEC etc.., d’autre part défendre une déontologie et une éthique pour un métier nouveau.
Un point important : nous sommes une association professionnelle et non un syndicat.
Et que s’est-il passé depuis tout ce temps ?
On peut dire que nous avons passé beaucoup de temps et dépensé beaucoup d’énergie à ‘penser’ le métier dans toutes ses dimensions :
– politiques en tentant de défendre nos intérêts vis-à-vis des institutions telles que les OPCA et les OPACIF, qui très vite ont eu la main mise sur notre activité.
– professionnelles : nous avons rapidement compris que ce nouveau métier pouvait être investi par des personnes venant d’horizons divers et de métiers variés et notre effort a porté sur la professionnalisation et le partage d’expériences.
– éthique et déontologique : nous avons ressenti le besoin de nous conforter sur des fondamentaux définissant la qualité et la déontologie du métier ; nous avons donc rédigé un code de déontologie du consultant en accompagnement professionnel et une charte qualité des centres de bilan de compétences.
Ces dernières années se sont concentrées sur la professionnalisation des consultants à partir d’un référent théorique : la psychosociologie.
Comment avez-vous été amenés à envisager un rapprochement avec un autre groupement ?
Aujourd’hui, le bilan de compétences est mis à mal par la réforme de la formation et nous sommes contraints de modifier nos activités et de les diversifier. Par ailleurs, au fil des ans, l’association n’a plus été portée que par un noyau de personnes qui ont déployé beaucoup d’énergie mais qui sont arrivées à bout de souffle sans pouvoir trouver de relève.
Nous avons donc souhaité chercher un passage de relais pour nos adhérents, ce qui est plus satisfaisant et plus juste qu’une simple fermeture de l’association.
Comment êtes-vous arrivés au SYCFI ?
Nous avons exploré les associations sœurs susceptibles de nous intéresser. Certaines nous ont paru trop éloignées de nos préoccupations. La première rencontre avec le SYCFI a été un très fort encouragement à engager une mise en lien qui s’est tout à fait confirmée avec les rencontres suivantes.
Ce sont les complémentarités entre nos deux organisations qui nous sont apparues décisives :
– Vous êtes un syndicat avec tout ce que cela représente de capacités à défendre une profession, nous sommes une association professionnelle.
– Vous êtes nombreux et pluridisciplinaires ; nous sommes une petite association de structures et de consultants bilans confirmés sélectionnés par des critères d’adhésion précis.
– La création du répertoire (NDLR : RP-CFI) que vous managez nous intéresse vraiment car nous avons beaucoup réfléchi et travaillé sur les questions de qualification/ identité professionnelle, de construction de métier, etc…
– Par ailleurs, les modalités d’exercice de nos métiers se transforment et évoluent de plus en plus vers le statut d’indépendant.
Que pensez-vous apporter au SYCFI ?
Tout d’abord des adhérents car nous avons proposé à nos adhérents qui le souhaitent de rejoindre le SYCFI, ils sont une vingtaine à s’être inscrits.
Nous apportons notre expérience de 20 ans en professionnalisation par des groupes d’échanges et d’analyse des pratiques professionnelles, des groupes de travail et de réflexion sur les questions intéressant le métier, des formations et informations juridiques, nos compétences en accompagnement de jeunes structures et de consultants en difficulté et notre solide connaissance des dispositifs d’accompagnement professionnel.
Enfin, il y a notre souhait réciproque, basé sur les échanges entre présidents, de créer au sein du SYCFI une communauté de métier de l’accompagnement professionnel qui fédérerait les consultants spécialisés dans ce domaine afin de construire échanges et synergies.
Dans la démarche de clôture de notre association, nous proposons à nos adhérents deux formations que nous avons souhaité ouvrir avec plaisir aux adhérents du SYCFI.
Les deux dates à retenir dans l’agenda, à Paris :
Jeudi 24 mars, matin : la pratique du clown dans les métiers de la relation
Mercredi 6 avril, matin : le point sur la mise en œuvre de la réforme de la formation professionnelle
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Pascale, merci pour cette interview ; nous vous remercions d’autre part de la confiance que vous accordez au SYCFI au travers de ce rapprochement. Nous nous efforcerons de réunir les meilleures conditions pour que ces nouveaux adhérents puissent continuer à développer de belles choses, entre pairs.