Si l’activité de formation constitue le fondement professionnel historique de ceux qui se reconnaissent dans le SYCFI, ils ont aussi reçu de leurs ainés le gène « consultant ».
Et bon nombre d’entreprises ne s’y sont pas trompées, qui ont su très vite utiliser leurs compétences d’analyse de besoins et d’ingénierie pédagogique, avant même que ces termes ne fleurissent dans le vocabulaire normatif du métier.

Notre histoire : celle d’une double compétence

*) En 1971, la loi Delors pose les fondements de la formation professionnelle et permet l’émergence du marché de la formation.

Nos anciens inventent le métier de formateur indépendant et créent en 1981 le premier syndicat de Formateur Consultant.

Nous y parlons de “métier” et non encore de “profession”, mais nous avons déjà conscience de la nécessité d’être crédibles et reconnus.
Nous réfléchissons à la modélisation de la formation continue des adultes et à sa différentiation d’avec le modèle scolaire: les CFI sont des innovateurs pédagogiques. Nous élaborons notre code de déontologie professionnelle.

Le terme de consultant accolé comme un adjectif à celui, principal, de formateur veut manifester à cette époque le caractère indépendant de notre exercice professionnel.

*) Dans les années 90, le renforcement identitaire passe par la conformité à des normes externes, avancées comme preuves du professionnalisme.

Les CFI s’engagent dans cette démarche d’exigence et de transparence : nous participons à l’élaboration des normes qualité en formation.

Nous créons le titre de “formateur-­consultant IRP” octroyé à ceux qui peuvent apporter la preuve de la maîtrise de 5 compétences clés dont 3 relèvent du consulting et 2 de la formation :

  • analyser la demande et le besoin du client ;
  • concevoir une ingénierie adaptée ;
  • concevoir un programme adapté ;
  • mener l’action de formation en face à face pédagogique ;
  • évaluer le dispositif et l’impact de la formation.

*) En 2002, la loi de modernisation sociale, suivie en 2004 de la réforme de la FPC, formalisent l’émergence du concept de “formation professionnelle tout au long de la vie”

Nous sommes alors convoqués pour accompagner la démarche et coacher les salariés dans le développement de leur employabilité.
Les CFI soutiennent au fil de leurs actions, l’idée centrale de la loi : l’individu doit être acteur de son parcours, dans un dialogue employé-­employeur renforcé.

Consultant n’est déjà plus un adjectif !

Ainsi, les sigles des organisations professionnelles créées dans les années 2000, le SICFOR, la FCF puis le SYCFI issu de leur fusion, inversent l’ordre des facteurs : l’accent identitaire est mis sur la fonction de consultant qui précède désormais celle de formateur, sans pour autant l’affaiblir.

*) A partir de 2009, dans un contexte de chômage structurel, la loi du 24 novembre fait la part belle à la sécurisation des parcours professionnels

Les entreprises des CFI, esquifs légers, doivent dès lors être sécurisées
Le SYCFI assume son rôle vis à vis de la “profession” qu’il convient de structurer et de promouvoir. Nous nous attachons à :

  • l’appui aux professionnels et à leur mise en réseau ;
  • la structuration de leurs entreprises afin de les rendre viables et pérennes ;
  • la promotion de notre profession auprès des acteurs économiques et des Pouvoirs publics.

Notre posture d’indépendant :

Outre la réaffirmation de leur double identité de consultant et de formateur, les professionnels revendiquent dans leur sigle leur posture d’indépendant fondée sur quatre critères :

  • Ils dépendent pour leur rémunération de leur propre action commerciale.
  • Ils sont maitres du choix et du traitement de leurs prestations.
  • Ils s’appuient sur une compétence avérée.
  • Ils respectent une déontologie professionnelle décrite dans un code déontologique qui leur est propre.

Cette posture est en totale cohérence avec la définition des professions libérales adoptée par le parlement en février 2012, et étendue aux professions indépendantes dites non règlementées.
Preuve que nos intuitions allaient dans la bonne direction.

Les CFI sont par nature souples, réactifs et créatifs : avantage incontestable dans un contexte instable et au regard d’organisations plus lourdes à manœuvrer.
Là est notre atout majeur.

Notre valeur ajoutée

La traduction opérationnelle de cette posture revendiquée est l’offre sur-mesure consistant à poser la problématique avant d’y apporter une réponse.
Analyser les besoins de chaque partie prenante, resituer dans son contexte spécifique l’action envisagée puis évaluer et ajuster l’offre formative est le savoir faire de tout CFI.
Cette approche confère au consultant formateur sa véritable valeur ajoutée sur un marché de la formation dominé par une logique d’offre standardisée.
La tentation est grande aujourd’hui, de proposer ces offres fortement industrialisées, au public peu ou non qualifié, celui qui précisément est le plus fragilisé dans la tourmente économique, celui que la Loi de novembre 2009 voulait soutenir.
Analyser le système réel de la formation professionnelle paraît l’étape indispensable à tout projet de loi :

  • la multiplication des intermédiaires de plusieurs niveaux et des courtiers,
  • la baisse des tarifs,
  • les appels d’offre réservés dans les faits aux grands organismes de formation,
  • eux mêmes sous-traitant ensuite les marchés à des vacataires précarisés,

… favorisent ce positionnement industriel de l’offre de formation.

Les CFI se démarquent fortement de cette logique de prêt-à-former préjudiciable à la qualité et à l’adéquation besoin / offre.

Le SYCFI prêche inlassablement auprès des décideurs économiques, qu’ils soient privés ou publiques, pour l’ouverture des appels d’offres aux indépendants.
Ils ont bien souvent à y gagner.

Les CFI veulent être positionnés à leur juste place dans cet environnement économique.