Comprendre l’autre, se synchroniser avec lui… mais jusqu’à quel point ? Attention aux effets non désirés !
Bien qu’habitués depuis notre naissance à communiquer, certains effets nous rattrapent involontairement et nous mettent dans l’embarras. Spontanément, nous imitons les attitudes et la gestuelle de notre interlocuteur afin de lui faire comprendre que nous sommes « amis », c’est de la synchronisation non-verbale, mais parfois, le résultat est loin d’être confortable.
Voici quelques exemples de dérapages émotionnels non prévus par le manuel du parfait communiquant !
1er cas : Alain est parfaitement synchronisé avec Colette.
Même posture, même rythme, même gestuelle… le non-verbal n’a plus de secrets pour lui. Mais Colette se répand, elle lui raconte tous ses malheurs, elle se plaint des difficultés de la vie… Alain compatit. Ne lui a-t-on pas appris l’empathie ? Peu à peu, il se sent envahi d’une certaine lourdeur, il est presque dans l’incapacité de réagir, tout concentré qu’il est sur Colette et ses expériences ratées. Au bout d’un certain temps, Alain va se sentir comme vidé de son énergie tandis que Colette va repartir un peu plus remontée, un peu plus en forme !
Vous avez rencontré ce genre de situation ?
2ème cas : votre voisin est en colère contre vous.
Il prétend que vous empiétez sur son bout de jardin le soir en rentrant votre véhicule dans l’allée commune. Pourtant, vous faites preuve de compréhension, vous l’écoutez en vous synchronisant avec lui le plus possible, histoire de le calmer. Mais il semble que plus vous répétez ce qu’il dit, plus il s’énerve ! C’est à n’y rien comprendre. A un moment, il finit même par vous énerver vous aussi. Vous sentez la colère qui monte, qui monte… Que s’est-il passé ? Vous n’étiez pas agressif au départ, et voilà que votre adrénaline ne fait qu’un tour !
Vous avez vécu cela également ?
Certainement ou peut-être vous pensez que la synchronisation non verbale est incriminée. Détrompez-vous ! La technique est excellente, simplement il convient de se mettre dans les circonstances favorables pour l’appliquer.
Si la personne est d’une humeur égale, qu’elle ne montre pas de tension, vous pouvez vous synchroniser avec elle autant que vous le souhaitez et la relation sera harmonieusement maintenue.
Si au contraire, la personne montre des signes d’émotion forte (colère, abattement, frayeur…) adoptez une posture différente. Plus de risque de contamination ! Le courant émotionnel ne passe plus autant.
Mais alors dans ce cas, me direz-vous, comment entretenir le lien relationnel ?
En continuant à se synchroniser, mais seulement verbalement.
Inutile de pleurer avec les pleureuses ni de s’énerver avec les agressifs ! Alain peut par exemple reconnaître l’état de Colette en lui disant : « Ah, c’est très difficile pour toi en ce moment… » Pas faux… et pas impliquant.
Vous pouvez sur un ton vif et d’une voix claire présenter des excuses à votre voisin (ça va le calmer direct !) et proposer de faire attention la prochaine fois… Ajoutez un « oups »…
Voulez-vous tester ?
Contactez Anne Stepourenko adhérente du Sycfi Bretagne.