Réforme de la formation professionnelle de mars 2014 : depuis plus d’un an, et, au fur et à mesure des décrets d’application, de nombreux articles, discussions, rumeurs circulent concernant le devenir des indépendants de la formation.
Mais en quoi notre activité professionnelle va changer ?

Ce dont on est sûr :
Les formations inter-entreprises  seront  plus difficiles à mettre en place du fait du fonctionnement du CPF. Pour rappel, avant la réforme de mars 2014, le DIF favorisait l’inscription individuelle à une formation et le choix d’un thème de formation.
A moins que vos formations ne soient inscrites au RNCP, il sera plus difficile d’attirer un public individuel, sauf s’il est  financé sur le plan de formation de son entreprise ou ses fonds personnels.
Certains d’entre nous ont fait le choix de se constituer en réseau pour inscrire certaines de leurs formations au RNCP ou les faire reconnaitre par les branches professionnelles. Cette démarche demande un travail d’ingénierie pour qu’enfin la formation soit officiellement certifiante.

En revanche, les formations intra-entreprises seront davantage ouvertes. En effet, les entreprises ont beaucoup plus de liberté dans l’élaboration et la conduite de leur plan de formation. On parle ici des entreprises qui en ont les moyens, c’est à dire les entreprises de plus de 50 salariés : la contribution à l’OPCA étant minimale, l’entreprise a une marge de manœuvre beaucoup plus importante pour envisager comment et qui va conduire des actions de formations auprès de ses salariés. La question qui reste en suspens c’est, comment l’entreprise va gérer son fond de formation, va-t-elle continuer à solliciter son OPCA ou va-t-elle le faire en direct ? Comme elle devra rendre compte de son obligation de formation, comment va-t-elle aussi opérer ses choix concernant les prestataires.

C’est pourquoi il nous faut engager dès que possible un rôle pédagogique auprès des entreprises afin que celles-ci envisagent la formation de leurs salariés comme un investissement au service de sa pérennité. L’enjeu, pour nous indépendants, sera de mettre en avant autant nos compétences que la qualité de nos formations.
A ce titre, le décret du 30 juin relatif à la « qualité des actions de la formation professionnelle continue », nous indique les principaux axes. Le guide de professionnalisation nous en explique toutes les subtilités.
Ce qui change pour un certains nombre d’entre nous, c’est l’obligation de se professionnaliser, qui peut se faire à travers différentes démarches : formations de formateurs, VAE,  certification de formateur (ICPF&PSI).
Le Répertoire Professionnel des Consultants Formateurs Indépendants (RP-CFI) offre cette possibilité d’être reconnu et peut être un outil de référence dans le cadre de notre démarche individuelle de qualité.

Ce changement qui s’opère dans le paysage de la formation professionnelle vient surtout réinterroger notre positionnement métier et notre compétence de formateur.

Il nous faut désormais pouvoir en faire état.