La question est cruciale et tient à la représentation que nous avons du marché de la Formation Professionnelle, à son utilité sociale et à son efficacité économique.
Les prestataires de formation doivent-ils tous posséder des locaux, avec salles de formation équipées, secrétariat, équipes commerciales et un gros catalogue largement diffusé ?
Que demandent les entreprises ? Des solutions “formatées”… ou des solutions qui répondent avec justesse et efficacité à leurs besoins de formation ?
L’organisme de formation unipersonnel, agile et réactif, qui réalise ses prestations chez son client ou dans une salle louée pour l’occasion, est-il bien un organisme de formation légitime ?
L’indépendant qui ne diffuse pas de « catalogue », considérant que toute action de formation doit être adaptée au contexte de l’entreprise et aux stagiaires, peut-il être reconnu pour son expertise sans avoir “pignon sur rue” ?
En clair, le CNEFOP considérera-t-il qu’un indépendant pourra par principe répondre aux 6 critères du décret qualité ?
D’après le Quotidien de la formation du 1er juin 2016, la commission du CNEFOP qui doit valider les labels qualités, trouverait que les critères n°2 et n°5 semblent particulièrement difficiles à satisfaire pour les organismes certificateurs ou labelisateurs…
Il s’agit de :
2 – L’adaptation des dispositifs d’accueil, de suivi pédagogique et d’évaluation aux publics de stagiaires
5 – Les conditions d’information du public sur l’offre de formation, ses délais d’accès et les résultats obtenus
Une fois la première question de principe posée sur la légitimité des indépendants comme prestataires de formation, la question sera de savoir si au moins l’un des organismes certificateurs ou labelisateurs de personnes physiques aura su, selon le CNEFOP, appréhender l’ensemble des critères et en particulier ces deux critères !
Une première réponse est attendue courant juin 2016… mais que faire si les premiers labels qualité validés ne concernaient que des Organismes de Formation en tant que structure ?
Rappelons simplement que cette liste, si elle est considérée comme le chemin le plus facile, puisqu’elle permet d’attribuer l’automaticité du référencement des prestataires, n’est pas le seul moyen pour les financeurs de s’assurer qu’un offreur de formation a la capacité de réaliser une prestation de qualité – (Art. R. 6316-2 du décret qualité).
Gageons que l’ensemble des acteurs saura garder la tête froide vis-à-vis de cette fameuse liste du CNEFOP… considérant l’intérêt économique des entreprises comme une priorité tout en favorisant la diversité des Organismes de Formation qui garantit la richesse de ce marché.