Réunion régionale Occitanie
20 octobre 2017 à Narbonne
Cette réunion régionale a permis de regrouper des consultant-formateurs d’horizons variés tous impatients de pouvoir échanger avec passion sur leur métier, sur leurs attentes, mais aussi sur leurs interrogations et sur leurs inquiétudes au regard des changements en cours au sein de la profession.
Lorsqu’elles se sont exprimées, ces inquiétudes étaient souvent liées aux évolutions à venir de la profession de consultant-formateur indépendant et concernaient notamment la possibilité pour chaque consultant-formateur de continuer à maintenir ou à développer leur place dans le jeu de la formation (entrée dans le métier, accès au marché, viabilité financière et administrative, loyauté de la concurrence…), au regard du changement de législation annoncé pour le printemps prochain.
La liberté avec laquelle chacun s’est exprimé, la qualité des échanges, la gravité de certains sujets, et le plaisir de pouvoir échanger entre pairs et avec des invités institutionnels de qualité ont permis de donner un surcroît d’énergie à chacun et de renforcer la volonté de se mobiliser dans une action collective de défense de la profession.
Nous étions hébergés dans les locaux de l’IN’ESS du Grand Narbonne. Sans doute cet espace innovant qui s’adresse à toute personne, salarié, chef d’entreprise, demandeur d’emploi, porteur de projet, travailleur indépendant, ayant un projet professionnel, a-t-il favorisé la qualité de la réflexion de l’ensemble des participants…
1ère partie de cette rencontre : les expériences et les préoccupations vécues par les consultants-formateurs rassemblés par notre syndicat :
Martine GUERIN, en sa qualité de Vice-Présidente du SYCFI et chargée du développement, a commencé par rappeler les différentes missions et les principes d’organisation du SYCFI, puis Jean-Louis BARBAUD, en tant que nouveau délégué régional a indiqué qu’il souhaitait s’appuyer sur un travail d’équipe dans chaque département et a donné la parole à l’assistance pour que chacun donne des précisions sur son activité, ses attentes, ses préoccupations, ses suggestions…
Les nombreux échanges ont permis d’apprécier la diversité des domaines couverts par les CFI présents, d’entendre également diverses interrogations et inquiétudes au regard notamment des points suivants :
- délais de paiement,
- ubérisation progressive de la formation,
- importance de disposer d’informations stratégiques sur l’impact des réformes de manière à anticiper les évolutions et s’organiser en conséquence,
- utilité de prévoir un forum dédié aux échanges entre CFI,
- sécurisation de notre outil informatique,
- obstacles à ce que chacun soit réellement en capacité d’être acteur de sa formation,
- utilité d’une mutualisation des compétences visant à favoriser la coopération et les groupements entre CFI afin de ne pas disparaître,
- sensibilisation insuffisante de certains dirigeants, publics ou privés, aux enjeux de la formation,
- prise en compte excessive du prix dans le critère final de choix des prestataires…
Puis Martine GUERIN a donné des précisions sur la concertation que pilote actuellement le SYCFI dans la perspective de la future loi sur la formation, et sur la place importante prise dans les discussions par la question de la reconnaissance de la profession de CFI.
Le SYCFI est ainsi l’initiateur d’un Comité exploratoire, dont les réunions ont démarré, en partenariat avec la DGEFP, Centre Inffo, le PEP’S (syndicat des sociétés de portage)… L’objectif de ce comité est de remettre des synthèses et propositions à Mme Ménicaud, ministre du travail. On peut lire ici
Enfin, les participants ont clairement manifesté leur souhait de se retrouver “en local” au sein de leurs départements respectifs ; quelques uns se sont proposés pour coordonner, avec notre délégué régional Jean-Louis BARBAUD, des ateliers de partage d’expérience et de veille. Un calendrier sera annoncé.
2ème partie : table ronde sur le thème de la qualité de la formation avec les regards croisés de :
- Pierre LARRIEU, chef de service de la DIRECCTE chargé du contrôle des organismes de formation
- Danielle DI-BATTISTA, chargée de mission “qualité” à la Région Occitanie
- Jean-Charles MAZIERES, Président d’Agefos-PME Occitanie.
Pierre LARRIEU a ainsi rappelé les apports successifs du législateur depuis 1971 pour améliorer le système de formation et souligné le rôle limité de la DIRECCTE en matière de contrôle de la qualité de la formation.
Jean-Charles MAZIERES a expliqué le cheminement qui a permis d’aboutir à la mise en place de Datadock, qui est, du point de vue des OPCA, le meilleur moyen de prouver la compétence des organismes de formation.
Danielle DI-BATTISTA a rappelé l’historique des démarches effectuées par la Région et les principaux financeurs de la formation professionnelle, pour mettre progressivement en place un système de “label qualité” adapté, tout en aidant les organismes de formation à “monter en compétences” (tel était l’objectif affiché). En raison de l’ancienneté de ces démarches, la Région a été en mesure de délivrer un véritable label à partir de 2012 – le “Certif’Région”, de sorte que la Loi de 2014 et le décret de 2015 ont conforté la démarche de l’Occitanie, qui avait agi en précurseur.
Danielle DI-BATTISTA insiste sur le fait que la procédure, qui permet d’obtenir le label Certif’Région, est une démarche volontaire que doit s’approprier l’organisme de formation notamment en s’auto-auditant à l’aide des référentiels et outils mis à disposition. Cela lui paraît particulièrement utile pour s’assurer de la qualité des organismes de formation grâce à la confiance rendue possible de par cette démarche qualité. Un label spécifiquement adapté aux CFI : “Certif’Région Formateur Indépendant” est également proposé. Il est accessible en ligne. Ces labels spécifiques à l’Occitanie sont reconnus par le CNEFOP
Martine GUERIN présente à son tour le RP-CFI comme un label qui regroupe les Consultants-Formateurs Indépendants dont le professionnalisme est reconnu par des pairs et précise que le RP-CFI figure également dans la liste du CNEFOP.
La clarté et la maîtrise du sujet par chacun des participants à la table ronde a été particulièrement appréciée, même si l’assistance a pu constater à quel point certaines dérives auxquelles les CFI sont quotidiennement confrontés, semblent échapper à la connaissance de certaines instances officielles.
En conclusion, les participants ont apprécié la richesse et la qualité des échanges mais la table ronde leur a permis de mesurer la nécessité de faire remonter dans le cadre de la concertation, les difficultés auxquelles sont confrontés les CFI, quel que soit le niveau de qualité de leurs prestations. Lorsqu’elles se sont exprimées, ces inquiétudes étaient souvent liées aux évolutions à venir de la profession de consultant-formateur indépendant…