Communiqué de Presse du
COLLECTIF DES PRESIDENTS
pour l’amélioration de la formation professionnelle

Lundi 7 juillet 2014

L’insertion professionnelle des jeunes est l’un des thèmes majeurs de la Conférence sociale. C’est précisément la proposition principale du rapport du Collectif des présidents “Réussir les transitions” (*) remis au Cabinet du Président de la République le 13 février 2014.
Selon Yves ATTOU, Président de ce Collectif, l’insertion professionnelle des jeunes est un échec. Les gouvernements successifs, depuis 1977, ont tenté de régler ce problème au moyen de politiques conjoncturelles, prises dans l’urgence. De tous ces dispositifs éphémères, il reste une structure stable et implantée sur tout le territoire : le réseau des missions locales pour l’insertion professionnelle et sociale des jeunes, créé après le rapport de Bertrand Schwartz au Premier ministre sur l’insertion professionnelle et sociale des jeunes.

Dès avril 1977, le premier Ministre Raymond Barre annonçait l’adoption d’un “pacte national pour l’emploi des jeunes” afin d’enrayer la progression du chômage, notamment au sein d’une des catégories les plus touchées, les 18-25 ans. En 37 ans, de nombreuses formules ont été expérimentées : les travaux d’utilité collective (TUC) en 1984, Plan d’urgence pour l’emploi des jeunes en 1986, les contrats emploi solidarité (CES) en 1990, les emplois-jeunes en 1997, les contrats-jeunes en entreprise en 2002, le CPE, puis les “Emplois d’avenirs” et les Contrats de génération en 2012. Le chômage des jeunes en France dépasse, aujourd’hui, 25% alors qu’en Allemagne, il n’est que de 8%. C’est la raison pour laquelle le rapport “Réussir les transitions” en fait une priorité.

Il est admis que la solution se trouve dans l’alternance, dont l’efficacité est reconnue unanimement. Le gouvernement s’est fixé un objectif, dit ambitieux, de 500 000 apprentis par an d’ici à 2017. C’est nettement insuffisant car le problème du chômage des jeunes serait en partie résolu si plus d’un million d’entre eux s’engageaient dans la voie de l’alternance. Seule une forte volonté politique peut réaliser ce saut quantitatif.

Le rapport propose d’instituer un système progressif d’insertion des jeunes alternants dans tous les milieux professionnels comme l’exige actuellement le Code général des impôts (article 230H). Les entreprises de plus de 250 salariés assujetties à la taxe d’apprentissage doivent, actuellement, compter 4% de salariés en alternance au sein de l’effectif annuel moyen, contre 3% précédemment. Ce quota se compose des contrats d’apprentissage, des contrats de professionnalisation, des volontaires internationaux en entreprise (VIE), des conventions industrielles de formation par la recherche. Il sera porté à 5% en 2015. Il est proposé de l’augmenter de 1% par an jusqu’à ce que le niveau du chômage des jeunes soit à la même hauteur que le chômage général.

Pour être efficace, ce dispositif devrait être étendu à toutes les entreprises, au secteur public, aux collectivités territoriales, aux établissements publics et à l’économie sociale. Soit, environ 3.4 millions d’entreprises, environ 40000 collectivités territoriales, les services centraux et déconcentrés des ministères, les établissements publics, les établissements d’enseignement, les professions libérales, les associations et entreprises de l’économie sociale. Par ailleurs, tous les dispositifs alternants de jeunes seraient concernés : contrats d’apprentissage, contrats de professionnalisation, emplois d’avenir, contrats de génération, contrat d’insertion dans la vie sociale, volontariat international en entreprise, conventions industrielles, service civique, etc. Il est possible, ainsi, de réduire significativement et durablement le chômage des jeunes.

(*) Télécharger le rapport “Réussir les transitions”

Contact presse : Lionel Soubeyran  presidence@sycfi.org / 06 82 81 92 98