Il est sans doute bien utile, dans le contexte de l’économie et du marché du travail actuels, de se poser la question : “Pourquoi avoir choisi la posture d’indépendant ?”. Et de se dire : “Est-ce bien raisonnable ?!”
Beaucoup considèrent – est-ce à juste titre ? – qu’il est préférable d’être salarié.
Et d’ailleurs, peut-on mettre en opposition frontale ces deux postures professionnelles ?
“Le salariat donne de la sécurité et l’indépendance permet de choisir des clients” entend-on dire souvent.
La “sécurité” du salariat est de plus en plus battue en brèche. Inutile d’insister à ce sujet.
Quant à la liberté de l’indépendant qui choisit ses clients, est-elle si réelle que cela ? N’est-ce pas le plus souvent, dans la réalité, le client qui fait la loi ? Et qui peut être plus exigeant dans le cadre d’un contrat de prestation de services qu’un employeur dans le cadre d’un contrat de travail, impliquant pourtant la dépendance hiérarchie.
Bien malin qui peut dire quelle est “objectivement” la meilleure de ces deux postures ?
Reste bien sûr l’appréciation “subjective” de chacun. Notamment l’aspiration à travailler dans un cadre défini et tenu par autrui ou dans un cadre que l’on se définit soi-même et que l’on se détermine à tenir.
Là d’autres éléments entrent en jeu.
L’histoire de vie, avec la composante familiale, très probablement, joue un rôle important pour se reconnaître plus facilement dans l’une ou l’autre de ces deux postures. Est en jeu aussi la capacité de chacun à faire face au risque. D’autres facteurs pourraient être mentionnés ; chacun complétera.
Quelques-uns adoptent une posture pragmatique : à certains moments être salarié, à d’autres moments, être indépendant.
Les parcours professionnels sont devenus fragmentés, divers. Chacun peut tour à tour exercer différents métiers, en position de salarié ou d’indépendant. Agilité stratégique, mobilité dans le processus d’identification, adaptabilité à un contexte socio-professionnel en profonde mutation…
Être indépendant apparaît aujourd’hui comme l’une des possibilités, à certaines périodes de son parcours professionnel, de vivre différemment la relation au travail et l’engagement dans des projets et des activités qui contribuent au fonctionnement de la société.
La posture d’indépendant – certes risquée, mais aussi stimulante – apparaît ainsi comme une ressource – parfois temporaire, parfois pérenne – pour dynamiser un parcours professionnel confronté à des évènements perturbants et déstabilisants.